Nouvelle mission à Niamey
le13 mars 2017
Du 25 mars au 2 avril, 3 de nos membres ont effectué une mission à Niamey au Niger. Cette semaine de rencontres et d'actions s'est révélée très fructueuse pour notre équipe et bien entendu pour l'association MALINIA. Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu rédigé par Maryse.
MALINIA: Rapport de mission à Niamey( Niger)
Dates : du 25 Mars au 2 Avril 2017
Participants : Claude BOURSIN (président), Anne GRIMAULT ( trésorière), Maryse CHEVASSUT (membre adhérent)
Objectifs :
➢ 1-Rencontrer Attayoub, directeur ( et unique instituteur) de l'école de Karkadjane ainsi que le président des parents d'élèves pour
• faire le point sur le fonctionnement de l'école,le déroulement de la scolarité des enfants, les besoins, et la situation locale.
• lui proposer le projet de plantation de Moringa
➢ 2-Faire le point sur les parrainages en rencontrant des familles d'enfants parrainés et des enseignants d'écoles fréquentées par ces enfants.
➢ 3-Repérer le terrain propriété de MALINIA, situation, configuration...
➢ 4-Acheter quelques bijoux et pièces d'artisanat pour les vendre lors des expositions ou autres évènements
Déroulement :
Nous arrivons à Niamey le 25 Mars le soir, accueillis par Mahmoud et son frère Mohamed ainsi que par Mohamadou qui nous a trouvé un hôtel agréable et totalement sécurisé.
Le Dimanche 26 Mars : nous nous rendons dans le quartier où se situe le terrain pour un premier repérage. Il s'agit d'un quartier récent (anciennement appelé Baba Fantou), en pleine expansion, situé à proximité du nouvel hôpital de Niamey, l'hôpital "de la REFERENCE", qui a donné son nom au quartier. Il est situé au Nord de Niamey, au niveau de la ceinture verte, derrière la gendarmerie.
Hôpital
Le Lundi 27 Mars : le matin, nous réalisons un repérage précis du terrain avec un topographe qui relève les bornes indiquant l'endroit exact. Le terrain est voisin d'une maison achevée, ce qui signifie que l'adduction d'eau est proche. Un grand château d'eau est visible dans les environs Et l'électricité ??. Par ailleurs, plusieurs autres maisons sont en cours de construction à proximité. La desserte du quartier est assurée par des bus conduisant à l'hôpital depuis le centre de Niamey, ce qui le rend assez facilement accessible (prix et fréquence des bus à préciser!!).
Une partie du terrain
Nous passons la soirée avec Khamed et sa famille. Nous sommes reçus avec beaucoup de joie et de chaleur. Tous les enfants parrainés sont présents ainsi que quelques autres, frères cousins, amis. Nous échangeons avec Mariam, 2° fille, déjà mère de 4 enfants, Djanat, élève dans une école de couture, qui souhaiterait pouvoir faire l'acquisition d'une machine réalisant des broderies afin d'installer un atelier, Yassine, qui était tellement heureuse d'avoir reçu une bague de sa marraine qu'elle n'avait pas dormi de la nuit, Ibrahim, Moussa et Lasma. La famille nous avait cuisiné de la Taghella en sauce et des Moringas aux arachides, ce qui nous a permis de goûter cet aliment très intéressant sur le plan nutritionnel que les Nigériens semblent avoir adopté.
Mardi 28 Mars : nous effectuons un premier repérage de bijoux et d'objets artisanaux dans une coopérative d'artisans puis dans une bijouterie.
Mercredi 29 Mars : Le matin, nous achetons des bijoux en argent dans la bijouterie repérée la veille et indiquée par Mahmoud, qui nous assiste dans les négociations. Nous achetons ensuite des objets artisanaux à la coopérative. Nous trouvons en particulier de belles crèches en stéatite qui devraient avoir du succès lors des expositions précédant Noël.
L'après-midi, Attayoub arrive enfin à Niamey après 4 jours d'un voyage épuisant. Il a d'abord parcouru la distance Karkadjane-Gao en pinasse sur le fleuve. En effet, l'insécurité importante due au brigandage et aux coupeurs de route incite les populations à recourir au transport fluvial. Les pinasses sont surchargées et s'arrêtent dans tous les petits villages. De plus la sècheresse abaisse le niveau du Niger et nécessite de multiplier les manoeuvres et les détours pour éviter de s'échouer. Attayoub nous indique avoir voyagé debout la plupart du temps et n'avoir pu s'allonger que quelques instants sur les bidons d'essence transportés. Il a ensuite pris le car à Gao pour Niamey avec un peu d'appréhension en raisons d'attaques de cars par des brigands la semaine précédente. Le représentant des parents d'élèves n'a pas pu l'accompagner car tous ses animaux sont morts. La sécheresse sévit dans cette région du Mali et rend la recherche de pâturages particulièrement difficile.
Malgré une grande fatigue, il nous rend compte avec beaucoup d'enthousiasme du fonctionnement de l'école qui a été rénovée très récemment. Il est ravi des livres et des fournitures ainsi que des tables et bancs fabriquées par le menuisier. Il ne lui manque que deux armoires métalliques pour ranger tout cela et en limiter les destructions par les termites. Il a cette années 95 élèves : 58 garçons, 27 filles. Il nous montre le cahier de suivi, les moyennes des enfants, les tableaux d'honneur. Il nous indique avoir suivi une formation spécifique à l'enseignement simultané à plusieurs niveaux.. Il semble passionné par son métier. Il nous montre des photos des élèves des classes, de l'école, de la cuisinière, du gardien...
Atayoub à gauche
Il nous indique qu'il serait souhaitable de matérialiser et de clôturer le périmètre de l'école par un mur de banco.
Attayoub accepte avec intérêt les graines de Moringa et les fiches explicatives. Il ne peut envisager leur plantation que s'il existe une protection contre les animaux. Il nous explique avoir planté 40 arbres dans un espace clôturé par des grillages. Les animaux ont défoncé les grillages et détruit ses plantations.
Le soir, nous allons prendre le thé dans la famille d'Ekya , père de Fatimata, en terminale, de Zeinabou, bachelière 2016 étudiante dans une école de cadres , de Mohamed et de deux autres adolescents en quête de parrainage. Ces gens vivent dans une précarité importante. Ils occupent avec 8 autres familles un terrain privé (avec l'accord du propriétaire), sur lequel une construction a été débutée mais jamais terminée. Ils n'ont pas d'eau et encore moins d'électricité. Les enfants effectuent de longs trajet pour se rendre à l'école et Zeinabou, semble particulièrement fatiguée. Le campement est parfaitement propre et semble bien organisé.
Jeudi 30 Mars : le matin, nous nous rendons au "cours Voltaire" où sont scolarisés les enfants de Mohamed I. que nous rencontrons brièvement dans leurs classes respectives. Nous nous entretenons avec le directeur qui nous indique que les enfants parrainés sont très assidus et obtiennent des résultats satisfaisants. Nous visitons les classes et rencontrons quelques professeurs.
L'après-midi, nous allons prendre le thé chez Mohamed I.. Sa famille occupe seule un terrain également très propre mais sans eau ni électricité. Ils doivent acheter l'eau parfois assez loin. Mohamed nous informe que l'école est "proche" puisque les enfants ne marchent "que" 40 mn matin et soir pour s'y rendre. L'ambiance est sereine et assez gaie. Mohamed I. a 5 enfants dont deux filles de 12 et 14 ans : Leila et Serda en quête de parrainage.
Vendredi 31 Mars: nous nous rendons à l'école Halissa, les parrains nous ayant demandé de nous assurer qu'il ne s'agissait pas d'une école coranique. L'école Halissa est une école religieuse musulmane d'enseignement général qui compte 850 élèves du jardin d'enfants à la terminale. Nous avons été reçu très cordialement par le directeur.
Samedi 1° Avril : nous sommes de nouveau reçus pour le déjeuner chez Khamada , avec toujours autant de joie et de chaleur (45°C).
Nous repartons Le samedi soir
Bilan :
➢ 1=>atteint : malgré l'absence du représentant des parents d'élèves : l'école fonctionne bien grâce à son directeur ( et seul instituteur pour 95 élèves). L'enseignement est parfaitement structuré selon le programme national. Attayoub attend toujours qu'un collègue soit nommé pour l'aider. Les principaux besoins exprimés sont de fournir deux armoires métalliques de rangement et de construire un mur d'enceinte, si possible en banco .La situation locale est particulièrement difficile en raison de l'insécurité due à la situation politique à laquelle s'ajoute une sècheresse qui dégrade encore gravement les conditions de vie.
➢ 2=> atteint : les écoles visitées semblent sérieuses, les enfants parrainés suivent leur scolarité avec assiduité. et obtiennent des résultats satisfaisants. Malgré des conditions de vie difficiles les familles semblent conserver une cohérence et un fonctionnement normal. Les liens sont renforcés par les contacts directs .
➢ 3-=>atteint : le terrain, facilement accessible se situe dans un quartier en pleine expansion. Il permet aussi bien d'envisager un projet de structure de soutien scolaire qu'une vente éventuelle.
➢ 4 =>atteint : des bijoux de qualité ont été achetés ainsi que des objets artisanaux.
Il convient de remercier particulièrement Mahmoud cousin de El Hadj qui nous a conduits, guidés et accompagnés tous les jours dans tout Niamey. Il nous a également conseillés et aidés à négocier les prix des différents achats. Il nous a accueillis dans sa famille à plusieurs reprises. Cette précieuse aide nous a permis de gagner beaucoup de temps et d'atteindre la totalité des objectifs fixés.