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Le désert

                                                                                                   le 02/03/2018

                          Désert! Ce mot évoque tout de suite dans nos esprits une immensité de sable stérile, des nuances variant du rouge au blanc en passant par le jaune, mais aussi, la solitude,le silence,la sécheresse, l'opposé de la vie et au bout du chemin, peut-être même la mort.

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                   Mais en fait, le désert, c'est tout autre chose.Il attire par sa beauté naturelle, ses sculptures dunaires sans cesse renouvelées sous les assauts des vents violents. Qui n'a jamais souhaité le rencontrer, passer quelques jours dans un oasis, fouler ces formes si parfaites, vivre un mirage... Si vous tendez l'oreille, vous entendrez chanter les dunes,la mélodie du vent,comme vous percevez le craquement des glaciers en montagne.Ici, point de silence, des bruits significatifs témoins d'une vie spécifique et variée, bien adaptée à un milieu particulier.

Oasis

                   Depuis la nuit des temps il inspire les hommes et attire voyageurs et pèlerins qui recherchent à la fois la magie de ce spectacle hors du commun, l'harmonie,mais aussi ce côté mystique qui enveloppe le visiteur. De tous les personnages, très nombreux, qui l'ont célébré, je retiens les citations significatives de 2 " Princes" du désert:

                   -" On éprouve du respect pour ces paysages intacts, qui ne nous ont rien demandé, qui se passerait bien de notre présence et qui sont là quand même,simplement majestueux." Théodore Monod.

                   -" J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable.On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant, quelque chose rayonne en silence." Antoine de Saint-Exupéry.

Dune deserts desert erfoud maroc 711100

           Le Sahara représente le plus grand désert de sable du monde, à cheval sur dix pays africains dont le Mali et le Niger. Nous ciblerons notre attention plus particulièrement sur ces 2 pays dans lesquels notre association MALINIA opère à Karcadjane et à Niamey.

           Pour le Mali, nous pouvons considérer que le désert commence pratiquement aux portes de Tombouctou. Le Sahara occupe près de la moitié du territoire dans sa partie nord:Adras des Iforas,Erg Chech Tamesna , Tanesrouft( pays de la soif en Tamasheq ). Quelques animaux survivent dans des conditions extrêmes: rongeurs, lézards,reptiles, oiseaux de proie, quelques antilopes addax.

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                        Au Niger, le désert occupe également une partie importante du nord et du sud-est du pays:Sahara, Aïr, Ténéré ( désert des déserts), Tin-Toumma ( vaste plateau dunaire du sud-est).

Niger map

                          Les Touareg, peuple nomade par excellence, traversaient ces immensités et rien ne leur échappait. Ils connaissaient le moindre puits, le plus petit trou d'eau. Ils observaient les étoiles et s'orientaient avec elles.Ils respectaient ces terres modelées et inhospitalières, les aimaient,même si quelquefois leur vie ne tenait qu'à un fil. Le désert pour eux ?, c'est à la fois la douceur et l'amertume du thé touareg.

                           Sur leurs vaisseaux du désert,ils parcouraient ces vastes étendues pour faire commerce du sel, des céréales,des peaux, des textiles , de l'indigo et du henné...Bien entendu, l'élevage (chameaux, caprins...) s'accordait parfaitement à leur vie nomade. Ils vivaient les tempêtes de sable, phénomène naturel grandiose, comme un "cadeau de Dieu". Alors, toute trace disparaissait, et seule la connaissance du désert les sauvait.

D biskra une tempete de sable ravage 20 des cultures sous serre a ras el miad e937a

                 Depuis de nombreuses années,les frontières d'une part et les moyens de transport d'autre part ont tué le nomadisme. Un grand nombre de Touareg  fixé ou réfugié en ville s'est totalement sédentarisé. Ils vivent avec leur famille dans la majorité des cas sous la tente en périphérie et occupent des emplois peu rémunérés. Ils restent toutefois très attachés à leur culture.

                  D'autres,moins nombreux restent semi-nomades. Ils partent à la saison des pluies avec familles et troupeaux vers des terres plus généreuses en pâturages. Ils ne rentrent qu'en début de saison sèche pour retrouver sur leur terre d'origine une végétation plus abondante après les pluies. Cela correspond à peu près au rythme scolaire, celui adopté par la population de Karcadjane au Mali où se situe notre école.

                  Mais qui mieux que Mano Dayak ( célébre guide du désert ) pouvait définir cette relation des Touareg au désert:

       " Devant le désert,je sens une joie extrême, très forte. Pour beaucoup de gens,le désert est un lieu vide de vie, sans intérêt, mais pour nous,c'est ce qu'il y a de plus attachant parce que nous y sommes chez nous.Toute notre vie a été façonnée par ce désert.Nous avons été tout petits à son école et nous avons appris à le connaître, auprès des puits, le long des oueds, le long des pistes. Il n'y a rien de plus beau que ce désert et c'est pourquoi nous luttons pour lui et pour avoir le droit d'y vivre. Quand on l'a connu,quand on l'a ressenti,rien ne peut plus nous en séparer. Il attire et il garde chez lui tous ceux qui l'ont aimé et connu."

                  La conclusion sera pour une de nos adhérentes, Andrée Désorbay, et son très beau poème sur le désert.

                 Le désert,

                 C'est la lumière et c'est l'espace,

                 Un océan de sable ondulé par le vent.

                 De l'ocre, à l'infini, que le couchant remplace

                 D'une teinte de rose, qui peu à peu s'efface ...

                 Face aux reflets de lune dans la nuit qui s'étend.

 

                 Le désert,

                C'est le lieu du silence

                 Dans un décor primaire, un monde minéral,

                 Un temple naturel aux ressources immenses,

                 Et pour quelques élus c'est une cathédrale.

 

                 Le désert,

                 C'est aussi pour certains, une terre de souffrance.

                 Une main qui se tend vers celle qui s'enfuit.

                 C'est un regard aimant croisant l'indifférence,

                 Une sourde douleur à vivre sans mot dit.

 

                Traverser le désert, c'est une résurgence,

                Mais quelquefois, pourtant, c'est un chemin maudit.

                            

                                                 

 

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