<? echo file_get_contents("http://www;liste-annuaires.com/listeannuaires.php); ?>

Rapport Assemblée Générale 2022

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                           le 18/12/2022

Assemblée générale du 3 décembre 2022

                                Claude Boursin, président de l'association, présente le rapport moral et d'activité.

               Chers amis, avant de rédiger ce rapport moral pour notre Assemblée générale concernant l'exercice 2021, j'ai regardé les photos de l'école de Karkadjane et des écoliers. Mon dieu qu'ils sont beaux et craquants, tous ces mômes, filles et garçons, dans leur dénuement et leur fraicheur ! J'ai essayé de reconstituer l'atmosphère du lieu lorsque nous avions encore la chance de nous rendre sur place et de partager avec eux des moments heureux de chaleur humaine et de fraternité. Difficile de redonner vie à ces moments qui demeurent nimbés de mystère tant ils charrient d'éléments flous et colorés. Vertige agréable et douloureux en même temps.

               Comme l'année dernière, activité difficile à Karkadjane. Les difficultés sont toujours les mêmes : liaisons téléphoniques impossibles sauf lorsque le directeur de l'école est à Tombouctou. Les bandes djihadistes sont toujours présentes et se livrent au racket et au pillage, surtout sur les marchés. Les aliments de base (riz, sucre, huile, mil) sont hors de prix et les familles se sont dispersées en brousse pour se protéger. Actuellement, le directeur vit seul au campement de l'école avec sa femme.

                L'école a continué à fonctionner cahin-caha toujours avec l'aide du jeune assistant Himrane et la cantine a bien rempli son office.  L'argent envoyé chaque trimestre a toujours été convenablement réceptionné par le directeur à Tombouctou grâce à Georges, notre intermédiaire malien. Nos actions sont donc toujours réduites à un envoi régulier d'argent et notre seul interlocuteur reste notre valeureux directeur-instituteur, mais une centaine d'enfants profite de notre aide.

               Un petit point géopolitique est maintenant nécessaire. Le terrorisme aujourd'hui à l'oeuvre dans presque tout l'espace sahélien est organisé comme l'étaient les guérillas en Amérique latine dans les années 60-70. Cela me rappelle les lectures de Régis Debray et de Che Guevara. La différence aujourd'hui, ce sont les communications, téléphonie mobile, GSM, satellitaire, et leur propre fréquence de talkie-walkie. C'est la raison aussi pour laquelle ils détruisent systématiquement les antennes des téléphones mobiles partout où ils considèrent qu'elles sont gênantes pour leurs actions.

               De plus, les groupes rebelles ont accès aux mêmes armes que les forces légales qu'ils combattent. L'alimentation en armes se fait toujours par la Libye, véritable poudrière, qui a mis à la portée des groupes criminels de nombreuses armes. Le trop plein d'armes a été canalisé vers le Sahel et sert a alimenter les foyers terroristes.

               L'autre grande vedette de cette guerre, c'est la moto deux-roues : extrême mobilité, rapidité, rusticité et sobriété, jointe à une connaissance du terrain, avec de jeunes hommes rompus à la souffrance due aux privations. Pour un jeune berger, passer de la marche à pied à la moto procure confort et prestige.  

               Ne pas oublier aussi que le Nord du Mali est un espace de non-droit où s'est développée une économie criminelle autour, surtout, du trafic trans-saharien de la drogue en direction de l'Europe et de l'Asie ; contrôle des gisements d'or, vol à grande échelle de bétail, populations taxées, etc.  On sait aussi maintenant de façon certaine que toutes ces organisations sont des succursales d'Al Quaida ou de Daesh.

               Voilà un tableau rapide et simple du lieu où se trouve notre école et où les populations spoliées de leur bétail sont tenues en respect par une terreur effroyable.

               El Hadj précise que le climat sur place est aggravé en raison de la lutte entre les 2 factions djihadistes ennemies. Il indique que si l'école n'est pas pour le moment attaquée, c'est parce qu'elle n'est pas considérée par les djihadistes et la population locale comme appartenant au Gouvernement Malien, même si son directeur est un fonctionnaire  et si la construction de l'école a bénéficié de toutes les autorisations de l'État Malien.  La population locale étant très attachée à l'école Maguy Vautier, construite pour elle, son directeur étant reconnu et accepté comme membre de cette population,  il a pu y poursuivre jusqu'à présent son travail malgré les difficultés.

        Les parrainages

               Claude Boursin passe la parole à Jean-Claude Lorin, responsable de cette activité.

               En 2021 – 18 enfants scolarisés dans 7 écoles différentes sont pris en charge par 17 parrains et marraines (dont une nouvelle marraine cette année). La prise en charge concerne les frais d'inscription, de scolarité, d'uniforme et de cantine. La moitié des enfants sont en primaire, l'autre moitié en secondaire. Cependant, une étudiante a réussi son master 2 et vient de terminer avec succès sa première année de doctorat.  

               Les examens au Niger (certificat, brevet, baccalauréat) ont des taux de réussite très faibles, de l'ordre de 25%. Compte tenu de l'âge atteint par certains élèves ayant échoué pour la troisième fois, il a été décidé de ne pas prolonger leur parrainage et de prendre plutôt en charge des enfants entrant en primaire et provenant de familles parmi les plus défavorisées.

               Le budget du parrainage est de 9 200€ et s'équilibre entièrement par la contribution des parrains et marraines. C'est une activité qui fonctionne  bien et que l'on souhaite développer, les besoins en la matière étant immenses. 

Quitus est donné à l'unanimité au rapport moral et d'activité.

 

                                           Rapport financier

               L'exercice 2021 se termine au quasi équilibre (solde positif 260€). Les cotisations sont en baisse légère et continue depuis plusieurs années. Nous n'avons plus de subventions car nos besoins sont paradoxalement trop modestes pour intéresser les grands donateurs (ONG, fondations ou même l'Agence Française de Développement).  Dans ce domaine aussi, le formidable réseau constitué autour de notre fondatrice s'est évaporé par perte involontaire du lien, décès ou autres raisons. Nos ressources proviennent donc essentiellement des dons individuels et du bénévolat. Le solde en banque à la fin de 2021 est de 6 611,00 €. 

               Le bilan financier reflète donc bien la baisse d'activité de Malinia à l'exception du parrainage au Niger, en augmentation.  Ce dernier ne pose pas de problème dans la mesure où il s'autofinance complètement. Ce que les parrains et marraines donnent en supplément du coût du parrainage ( hors souhait d'aider les enfants parrainés ou leur familles) est affecté en don.   

Quitus est donné à l'unanimité pour le bilan financier de l'exercice 2021

             Le montant de la cotisation annuelle est inchangé à 20€. Les montants supérieurs sont affectés en dons.

                                       Conseil d'administration

              Pas de démission ni de candidature, Le conseil d'administration reste inchangé et réélit le même bureau : Claude Boursin président, Dominique Hirt Trésorière, Anne Grimault secrétaire.

                                           Questions diverses 

  • Le site internet : 7 500 connections en 2021. Ce site nécessite un toilettage régulier à faire en coordination entre Jean-Claude et Claude.
  • Le terrain de Malinia à Niamey. L'Assemblée générale de Malinia avait déjà voté en faveur de la vente de ce terrain donné à l'association par Maguy Vautier. La réalisation de cette vente nécessite un voyage à Niamey du président, auquel l'AG a donné mandat à cet effet, et de El Hadj. Celui-ci précise que lors de son dernier voyage à Niamey, il a en fait confirmer le bornage par un géomètre.
  • La santé à Karkadjane : la plupart des ONG quittent ou ont quitté le Mali. La branche belge de Médecins du Monde va encore de temps à autres à Tombouctou mais en brousse, seuls les infirmiers locaux peuvent encore intervenir.  Les communautés du Nord se sont organisées pour les informer rapidement des cas graves mais les familles n'ont plus les moyens de payer ni pour les soins ni pour les médicaments. Le dispensaire de Zharo, village voisin, fonctionne au ralenti selon la présence d'infirmiers mobiles et de très rares vaccinations. Les enfants ont tout de même pu être vaccinés contre la rougeole en 2021. 

Perspectives 2022-2023 :

Depuis que l'armée française à quitté le Mali, les régions frontalières avec le Niger et le Burkina « zone des 3 frontières », autour de Gao et Menaka, sont devenues très dangereuses. Les populations sont prises entre deux feux (Daech et Al Quaida). L'idéologie religieuse sert de cheval de Troie pour le trafic international de la drogue en provenance de Colombie en direction de l'Europe et de l'Asie. La puissance financière de la drogue est énorme.

 

Les jeunes locaux n'ayant aucun avenir sont attirés par le djihadisme bien financé, qui leur offre salaire et armes. Des syriens, des irakiens, des iraniens, arrivent dans ces régions pour porter assistance à la faction Daesh. Ce sont les conséquences de la pauvreté et de l'absence d'avenir pour les jeunes. La charia s'applique partout sauf dans les grandes villes. En brousse, ce sont les émirs islamiques qui règlent les problèmes juridiques et tous les conflits.

Cependant, la petite zone entourant l'école est actuellement un peu plus calme depuis Octobre 2022. Une quarantaine d'élèves seulement est actuellement sur place mais les familles qui nomadisent encore et s'étaient dispersées pour se protéger devraient se regrouper autour de l'école dans le courant du mois de Décembre.

Le père de Fati (fondatrice avec Maguy Vautier de l’association MALINIA) étant décédé récemment, son frère qui réside à Niamey (Niger) est allé passer environ 3 semaines avec sa famille à Karkadjane. El Hadj, considérant que la population n'était pas assez investie dans le soutien de l'école malgré son attachement à celle-ci, lui a demandé de profiter de son séjour sur place pour évaluer précisément la situation.  

 

Tout fonctionne bien à l'école. Il a sensibilisé les jeunes et les femmes du village à s'investir plus dans son fonctionnement et son soutien. Le conseil de village a également été alerté là-dessus. Il a pu mesurer l'attachement à l'école et la population locale semble prête à s'impliquer quand MALINIA ne le pourra plus. C'est déjà le cas pour l'entretien des bâtiments. Ceux-ci souffrent régulièrement des intempéries mais la construction en banco permet de les réparer et de les entretenir à peu de frais, le matériau de base étant la terre.

Un récent décret du Gouvernement Malien interdit désormais l'action des ONG françaises au Mali. Bien que nous ne soyons pas physiquement présents sur place, nous ne savons pas si même l'envoi d'argent par Western Union sera possible ou restera bloqué.  Le virement prévu pour la fin de Décembre constituera un test à cet égard. Même dans le cas où l'argent parvient bien à l'école, le financement de celle-ci est incertain à terme dans la mesure où il repose sur des cotisations en baisse, des dons toujours aléatoires et un bénévolat qui peine à se rajeunir.  Nous espérons cependant pouvoir continuer à soutenir financièrement l'école jusqu'au départ en retraite d'Attayoub (dans 4 ou 5 ans ? ).  À noter que notre vaillant directeur d'école est d'ores et déjà assez fatigué, l'école accueillant jusqu'à une centaine d'enfants selon les périodes, charge reposant en quasi totalité sur ses épaules malgré l'implication de son jeune assistant.

Les parrainages : Jean-Claude est très impliqué malgré la charge de travail que cela représente. C'est une activité que nous cherchons à développer. Jean-Claude demande à chacun de nous d'essayer de trouver de nouveaux parrains et marraines autour de nous, dans notre famille ou notre entourage. Pour parrainer un enfant en primaire, il faut compter environ 360€ par an. Des parrains peuvent se regrouper pour prendre en charge ensemble un enfant afin d'en partager le coût. Ne pas hésiter à contacter Jean-Claude pour toutes précisions utiles.

Pour faire connaître nos objectifs et nos actions, El Hadj propose d'organiser une Journée Touareg,  centrée sur la culture, la vie quotidienne, l'artisanat, le nomadisme, etc. Idée à préciser et à développer.  --->

4/5

Claude Boursin et Véronique Degas qui participent aux maraudes à Vintimille auprès des migrants, y ont rencontré des élèves de Sciences-Po Menton qui y participent également. Une conférence à l'IEP de Menton pourrait être organisée, avec la participation de Claude et d' El Hadj pour les sensibiliser à nos objectifs et nos actions et recruter de jeunes talents. Ce genre de contact pourrait être renouvelé auprès d'autres écoles ou universités pour sensibiliser des jeunes.

L'assemblée Générale Ordinaire est clôturée à 17h15

La prochaine assemblée générale ordinaire

pour statuer sur l'exercice 2022 aura lieu le

1er avril 2023

 

 

 

 

 

  2/5

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1/5