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Cri du coeur du Président

                                                                                                                                                                                        le 17 février 2024

 

Mali, silence, on tue !

Massacres d'éleveurs, bergers abattus ou égorgés, cadavres piégés, puits empoisonnés, drones russes, des victimes par milliers...  Dans le nord du Pays, la junte au pouvoir et la milice Wagner procèdent au nettoyage ethnique des touaregs et des arabes.

La tragédie que subissent les populations touarègues et arabes, ostratisées par les pouvoirs maliens successifs depuis plus de soixante ans, est désormais soumise à une volonté d'élimination pure et simple de la part du pouvoir militaire de Bamako assisté et armé par les mercenaires de la milice Wagner.  Sous couvert de lutte anti-terroriste, la junte d'Assimi Goïta, déterminée à asseoir son pouvoir sur l'ensemble du territoire, a entrepris de rétablir par la force la suprématie de l'État sur les régions de Tombouctou et de Kidal. L'armée malienne, assistée de mercenaires russes de Wagner, assimilant toute personne de teint clair ou portant turban à des terroristes multiplie les exactions et les massacres de civils.

Dès Mars 2022, l'exécution de 350 personnes (dont des Peuls) rassemblés dans le village de Mora a poussé la population terrorisée à se réfugier en Mauritanie. Le HCR a recensé plus de 100 000 personnes dans le camp de réfugiés de M'Bera.

Ce chiffre aurait doublé ces derniers mois, suite aux assassinats de 51 civils entre Léré et Tombouctou et l'offensive contre les autorités régionales. Le 11 août 2023, au mépris des accords d'Alger de 2015, garantis par l'ONU et les organisations internationales,  qui accordaient une certaine autonomie aux régions deTombouctou et Kidal, l'armée malienne et ses adjoints Wagner ont ouvert le feu sur les positions de la MINUSMA et de la CMA à Tombouctou, semant la terreur dans toute la région, réactivant les anciens fronts armés dans un conflit ouvert, et provoqué la fuite de la population vers la Mauritanie.

Leur progression vers Kidal est jalonnée de massacres d'éleveurs, bergers, abattus ou égorgés, certains cadavres piégés, puits pastoraux empoisonnés, pillages des boutiques dans les rares villages traversés, occupation de puits importants en interdisant l'accès aux éleveurs et à leurs animaux pendant des semaines.

Le 14 novembre 2023, après avoir bombardé Kidal à l'aveugle, tuant une cinquantaine de civils dont 15 enfants, l'armée malienne et les supplétifs de Wagner ont investi la ville désertée par ses habitants. Les populations, à majorité touarègue de Kidal et toute sa région, réfugiées le long de la frontière algérienne entre Timeiaouine et Tinzaouaten dans des camps de fortune, y sont régulièrement frappés par les drones russes de l'armée malienne. Le gouvernement algérien refusant de les considérer comme des réfugiés ne donne accès à aucune organisation humanitaire à la frontière pas plus que sur le territoire algérien. Des témoins fiables confirment la situation dramatique de centaines de familles sans ressources et sans abris, survivant tant bien que mal, privés du soutien de la communauté touarègue de Tamanrasset.

Au Nord du Mali, pas un jour ne passe sans de nouvelles exécutions ou de nouveaux pillages dont le pouvoir malien se prévaut comme de victoires sur les terroristes •

Claude BOURSIN

Président de Malinia