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Le fleuve NIger

                                                                                                                                                                                                                          le 21 avril 2021

 

                                   Aujourd’hui, mercredi 22 avril est célébré la journée mondiale de la Terre. Comme pour toutes les célébrations, la journée de l’eau par exemple, il y a exactement un mois le 22 mars, ou la journée internationale des forêts le 21 mars, nous pouvons nous interroger. Pourquoi un jour pour de tels sujets?

                                   A cette occasion, j’ai souhaité évoquer un sujet essentiel pour les 2 pays dans lesquels intervient notre association MALINIA, le Niger et le Mali, 2 des pays les plus pauvres de la planète et dont le fleuve Niger représente une source de vie indispensable.

                                  Le Niger est un fleuve d'Afrique Occidentale. Troisième du continent par sa longueur (4180 km), après le Nil et le Congo, il prend sa source dans les monts Loma à la frontière du Sierra Léone et de la Guinée. Il traverse 6 états avant de se jeter dans l’Océan Atlantique : Sierra Léone , GuinéeMali, Niger, Bénin et Nigéria. La population de la région économique du bassin du Niger représente environ 150 millions d’habitants. De par ses affluents, le bassin versant du fleuve intéresse aussi le Tchad, le Cameroun, le Bénin, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

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                Les Touareg l’appellent  Gher n Gheren, le fleuve des fleuves. Il zigzague entre forêts, savane et plaines avant de défier le désert. C’est un fleuve bienfaisant et nourricier, mais l’évolution des problèmes est telle et si rapide que l’avenir s’annonce sombre.

                Les civilisations nées de ce fleuve observent avec inquiétude les changements : le fleuve dont le niveau baisse et qui s’ensable, les poissons qui se raréfient, la pollution qui entraine des maladies pour les humains et les animaux, l’envahissement des jacinthes d’eau, l’évolution climatique, l’érosion accélérée et la déforestation. Beaucoup de problèmes qui appellent très vite des solutions efficaces car le grand fleuve africain s’asphyxie et sur ses rives, les hommes tentent de survivre.

Quelles sont les solutions ?

                 La pollution du fleuve Niger s'explique par des facteurs agricoles, industriels et domestiques qui menacent la situation écologique et sanitaire. La pression démographique et industrielle rend la situation préoccupante. Peu de localités disposent de système d’assainissement. Les différents déchets (organiques ou autres), les eaux domestiques, etc… se déversent dans le fleuve.

                  L’ensablement du fleuve ne peut être évité qu’avec la fixation des dunes par la plantation d’arbres et de végétaux adaptés. Des expériences positives ont été réalisées sur plusieurs sites et des premiers résultats sont palpables mais malgré tous les efforts réalisés, il faut aller encore beaucoup plus loin.

                  Son itinéraire malien traverse entre autres les villes de Bamako, Ségou, Djenné, Mopti, Kona, Tombouctou, notre site de Karcadjane et son école Maguy Vautier (dans sa partie la plus haute de la boucle), Gao, Tassiga.

                   L’itinéraire nigérien est beaucoup plus court et traverse Ayouroum, Aliam, Tilabéri, Namaro, Niamey, Kollo, Say, Parc National  W du Niger (complexe naturel transfrontalier de près d'un million d'hectares géré conjointement par le Bénin, le Niger et le Burkina Faso).

1) Le Niger à Niamey :

       Le problème essentiel à Niamey ces dernières années concerne les inondations, plus fréquentes et plus violentes mettant en danger les habitants qui vivent à proximité du fleuve.

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                Des études  montrent clairement que deux crues principales affectent la région de Niamey : la  première se produit en août/septembre et résulte de précipitations drainées par les affluents du fleuve situés à la frontière Niger/Burkina Faso. La seconde provient des pluies tombées sur les montagnes de Guinée pendant la mousson, et survient entre novembre et mars. Le mois d’août est le plus craint par tous ceux qui vivent dans des habitats précaires ou sur des sites inondables et par les riverains du fleuve.

                       Des hydrologues de l’IRD ( Institut de Recherche pour le Développement) considèrent que cette évolution est plus liée à des facteurs humains     qu’au changement climatique. L’accroissement démographique au Niger, passant de 3,2 millions de personnes en 1960 à plus de 20 millions en 2020, a eu des impacts sur l’utilisation des sols (extension des cultures, diminution des périodes de jachère), engendrant un fort encroûtement des surfaces, qui favorise le ruissellement et les inondations. Les effets néfastes de la culture intensive et du défrichement agissent sur le régime hydrologique du fleuve Niger et sur l’appauvrissement des sols.

                      Nous avons tous en mémoire les dernières et terribles inondations qui ont touché Niamey et toute la région proche du fleuve. Ces phénomènes risquent d’être de plus en plus violents dans les années à venir. Les solutions résident par l’entretien fréquent des digues déjà existantes ou par la création d’ouvrages de régulation, de zones réservoirs ou inondables et par un contrôle de l’occupation des sols(POS). Mais les investissements sont énormes pour ces pays classés dans les plus pauvres du monde.

2) Le Niger au Mali :

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           Le fleuve parcourt le Mali sur 1780 km soit plus de 42% de sa longueur totale. Il représente l’épine dorsale du pays. Les problèmes sont les mêmes que dans tous les pays traversés, mais plus en aval, au Mali, la pollution est encore plus criarde. Elle s’accumule tout au long du parcours du fleuve et de ses affluents : effluents industriels, pesticides, résidus et déjection des animaux, rejets domestiques directs (plus de 600 000m3/jour de déchets liquides)…Que dire des déchets solides et en particulier du plastique!

             La pêche représente une ressource essentielle pour le Mali. Mopti est un centre important pour le poisson séché et fumé. De nombreux petits pêcheurs nourrissent chaque jour leurs familles avec le poisson du Niger. Nous pouvons aujourd’hui émettre quelques doutes sur sa qualité et son potentiel de contamination.

             Des mesures simples envisagées par les autorités locales (bassins de sédimentation primaire, pas de déversements directs dans le fleuve, etc.), si elles étaient appliquées pourraient certainement être efficaces    Mais il faudra de nombreuses années pour résoudre tous ces problèmes et une volonté réelle pour réaliser les installations nécessaires et redonner au « fleuve des fleuves « une bouffée d’oxygène absolument nécessaire pour éviter son asphyxie définitive.